Association Césarine: échange, soutien et information autour de la naissance par césarienne. |
Selon les maternités, cette salle est commune aux autres opérés, et on n'accepte pas forcément la présence du papa ni du bébé, du fait des germes qui peuvent y circuler. Vous y resterez en général deux heures, mais cela dépend également des maternités. Cela peut être l'occasion de mettre votre bébé au sein, si vous souhaitez l'allaiter.
Après l'opération sous anesthésie loco-régionale, il est prudent de vérifier régulièrement votre tension artérielle, votre pouls, votre fréquence respiratoire, votre utérus et vos saignements, ainsi que vos urines. En cas de suspicion d'hémorragie, on vous ramène au bloc opératoire pour les soins nécessaires.
Après l'opération sous anesthésie générale, on vérifie la reprise de conscience. Peut-être aurez-vous été intubée, auquel cas vous aurez une canule dans la bouche, voire un masque à oxygène le temps que la respiration reprenne tout à fait.
Vous avez une perfusion contenant des sels minéraux, du sucre, de l'eau pour vous hydrater, ainsi que des anti-douleurs, et des antibiotiques en cas de besoin. Vous conservez cette perfusion de quelques heures à quelques jours, en général elle est retirée lorsque vous buvez correctement, et vous conserverez uniquement le cathéter pendant un jour ou deux.
Vous recevez un traitement contre la douleur, adapté en cas d'allaitement (voir le site du CRAT), car les jours post-opératoires sont souvent plus douloureux que les suites d'un accouchement classique. La douleur est variable suivant la technique opératoire utilisée, et suivant votre propre sensibilité : il n'est pas anormal de ressentir une douleur plus handicapante, ou au contraire plus légère, que votre voisine de chambre.
Souvent, vous aurez bénéficié d'un epu de morphine dans la rachi-anesthésie, qui vous soulagera efficacement pendant les premières 12 à 24h. Si vous avez des nausées dues aux dérivés morphiniques utilisés, on vous donnera un antiémétique dans la perfusion.
L'anesthésie péridurale à faible dose peut être maintenue jusqu'à 48h selon les cas et les maternités.
La sonde urinaire (placée car cette fonction est endormie lors de l'intervention) est retirée entre 8 et 24 heures après l'intervention afin de vous encourager à vous déplacer, et d'éviter les infections qu'elle pourrait provoquer.
La sonde peut être laissée en place plus longtemps si on craint que la vessie n'ait été atteinte : laisser la sonde permet de constater dans les urines recueillies l'éventuelle présence de sang. Elle sera alors conservée tant que les urines ne seront pas redevenues normales, ce qui peut parfois prendre plusieurs jours.
Pour favoriser l'évacuation des gaz qui peut être difficile, vous pouvez :
- adopter une respiration très forte, type locomotive ;
- masser votre ventre du haut vers le bas, en poussant pour évacuer ;
- et bouger, bouger, bouger.
Si la césarienne s'est passée sans complications, dans les 12 heures en général votre fonctionnement gastro-intestinal (qui a été endormi lors de l'intervention) se remet en route. On vous proposera alors une alimentation légère (de type, tisane, bouillons, biscottes, yaourt). Lorsque le transit aura repris, ce qui se signalera par des gaz, on vous donnera une alimentation plus consistante.
Les politiques des maternités peuvent différer sur ce point, certaines permettant une alimentation plus précoce que d'autres. N'hésitez pas à vous renseigner.
Il semblerait que mâcher du chewing-gum après l'opération permette une reprise un peu plus rapide du transit intestinal [1] : si vous aimez cela, n'hésitez pas à en mâcher quelques tablettes.
La constipation peut être traitée à l'aide d'un laxatif, n'hésitez pas à en parler.
Voir la page de ce site consacrée à la cicatrice de césarienne.
Pour réduire la douleur provoquée par les tranchées, vous pouvez :
- uriner fréquemment pour éviter d'avoir la vessie pleine, qui pousse d'autant plus sur l'utérus ,
- expirer profondément lorsque la douleur monte ,
- appuyer un oreiller sur votre ventre.
Les lochies sont particulièrement importantes les 4 ou 5 premiers jours. Il s'agit d'un écoulement constitué de sang, de caillots de sang et de muqueuse utérine.
Les lochies sont évacuées grâce aux tranchées, qui sont des contractions aidant l'utérus à retrouver sa taille après la naissance (il faut pour cela environ un mois), similaires aux contractions de l'accouchement.
Celles-ci durent en moyenne entre 1 et 7 jours, sont plus douloureuses du fait de l'utérus fragilisé et endolori par l'intervention, et sont souvent plus désagréables au fur et à mesure des grossesses. L'allaitement renforçant ces tranchées, les pertes sont d'autant plus abondantes, et les contractions douloureuses.
Lors de votre séjour à la maternité, l'infirmière, la sage-femme ou l'obstétricien vérifient la capacité de votre utérus à se contracter en le palpant et parfois en appuyant dessus, ce qui facilite l'expulsion des petits caillots. Ces manipulations peuvent être douloureuses.
Comme les soins se déroulent pour la plupart le matin, offrez-vous deux heures de sieste l'après-midi. Décrochez le téléphone et interdisez les visites pendant ce créneau horaire.
Vous serez probablement très fatiguée, et vous serez souvent sollicitée pour des soins : vous aurez du mal à vraiment vous reposer. Demandez au papa d'encourager la famille à espacer les visites au maximum, et profitez de chaque instant pour vous reposer.
Après une césarienne, vous restez plus longtemps à la maternité qu'après un accouchement vaginal, en général vous sortirez 5 à 7 jours après l'opération.
- en position assise bien droite, jambes allongées sur le lit, tendez, et fléchissez avec force vos pieds. En alternance d'abord, puis simultanément.
- allongée dans le lit, jambes écartées, faites des rotations avec vos chevilles dans les deux sens.
- allongée dans le lit, jambes tendues, pressez l'arrière du genou contre le matelas.
- allongée sur le dos, remontez vos genoux pliés contre votre poitrine, en soulevant le bassin, maintenez quelques secondes, puis redescendez les jambes, ceci plusieurs fois.
- même chose une fois que les fils ou agrafes seront retirés, mais en laissant tomber les membres d'un coté ou de l'autre.
Il est important que vous bougiez, aidée par les infirmières, afin de retrouver une meilleure respiration, et un fonctionnement gastro-intestinal normal. Même les mouvements de pieds dans le lit sont importants.
Commencez doucement, en évitant de solliciter les muscles du ventre, à ce titre la potence de lit peut être précieuse. Vous pouvez aussi installer des moyens de fortune comme une ceinture de robe de chambre accrochée aux barreaux du bout du lit afin de pouvoir vous redresser grâce à la traction des bras.
Parfois, vous disposez d'un lit avec télécommande, qui vous permet de vous mettre assise sans effort. Si ce n'est pas le cas, pour vous assoir, ramenez vos jambes pliées contre votre corps et roulez sur le côté pour ensuite vous aider de vos bras.
N'essayez pas de vous lever seule la première fois ! Pour vous mettre debout, commencez par vous asseoir au bord du lit comme décrit ci-dessus, en soutenant votre cicatrice. Les lits d'hôpital sont souvent fort hauts : vous pouvez utiliser un marchepied (une valise peut faire l'affaire...) pour en descendre. Afin de ne pas avoir d'étourdissement, essayez de regarder droit devant vous, et non vers le sol. Vous pouvez avoir l'impression que vos intestins vont tomber :ce n'est qu'une illusion due à l'opération que vous avez subie. Evitez de trop vous courber, même si c'est difficile.
La position assise ou semi assise les premières 24 heures n'est pas judicieuse dans la mesure où elle rend plus difficile la circulation du sang, donc la cicatrisation. Préférez la position allongée à plat dos les premiers temps, avec éventuellement une jambe remontée, pied posé à plat sur le lit. On peut également vous proposer la position assise dans un fauteuil confortable. Une respiration lente et profonde aide à oxygéner le sang, et donc à favoriser la circulation, et la cicatrisation. Il ne faut pas hésiter à demander conseil aux infirmières.
Si vous laissez une serviette sous votre bébé dans son berceau, vous aurez plus de facilité à le soulever en saisissant les extrémités de la serviette.
S'occuper de son bébé n'est pas toujours facile les premiers temps, vous pouvez avoir peur de vous faire mal, d'être surprise par la douleur. A cette tâche déja difficile pour une maman venant d'accoucher, s'ajoute votre propre fatigue et les suites douloureuses de l'opération.
Simplifiez-vous la vie : vous pouvez rapprocher le berceau de votre bébé près de votre lit, ou bien le prendre directement avec vous en calant votre lit contre un mur, ou en remontant une barrière de protection.
N'hésitez pas à vous faire aider par le papa, ou les auxilliaires de puériculture. Allez à votre rythme, ne forcez pas. Si vous êtes trop fatiguée, vous pouvez demandez aux auxiliaires de puériculture qu'elles gardent votre bébé en nursery pour une partie de la nuit.
On les trouve dans 5 à 10% des cas, variables en terme de gravité. Elles sont 3 fois plus fréquentes lors d'une césarienne que lors d'un accouchement vaginal.
Aujourd'hui, grâce aux progrès de la médecine en matière de techniques, d'anesthésie, de réanimation, de pharmacologie, on peut affirmer que les risques encourus lors d'une césarienne sont relativement faibles, même s'il subsiste, comme pour toute opération, les risques que nous avons cités plus haut.
Selon les sources, on estime que la mortalité maternelle est 2 à 11 fois plus importante pour une césarienne que pour un accouchement par voie basse. Mais il reste difficile à exprimer cette estimation dans le sens où les césariennes sont aussi dues à des problèmes maternels.
La morbidité : 9 à 15% des femmes césarisées développent une pathologie liée à l'intervention, le plus souvent il s'agit d'infection de la cicatrice, d'endométriose, et d'infection urinaire. Les chiffres baissent lorsque la césarienne n'est pas faite en urgence.
Une enquête, mentionnée sur le Portail Naissance, montre que 3 mois après leur césarienne, 65% des femmes ne s'estiment pas remises de l'opération. Les suites désagréables les plus fréquentes sont la fatigue, les maux de dos, les céphalées, les problèmes de sommeil, et la dépression.
Page mise à jour en Octobre 2010.