Association Césarine: échange, soutien et information autour de la naissance par césarienne. |
Itératif : qui est répété plusieurs fois, qui exprime la répétition.
Une femme qui a déjà donné naissance par césarienne, surtout si elle en a eu plusieurs, se voit en général, lors d'une nouvelle grossesse, proposer une césarienne itérative ; c'est-à-dire une césarienne programmée sans autre indication médicale que le fait qu'elle ait déjà eu une ou plusieurs césariennes.
« Césarienne un jour, Césarienne toujours »
Ce slogan du Dr Craigin datant de 1916 et qui a scellé le sort de millions de femmes
pèse encore au-dessus de toute femme ayant déjà été césarisée lorsqu'elle débute
une autre grossesse.
Il faut rappeler que cette phrase a été écrite dans un contexte très particulier :
très peu de césariennes étaient alors pratiquées, et les incisions étaient systématiquement
corporéales, donc moins résistantes.
La pratique systématique d'une césarienne sur utérus cicatriciel, sans autre indication médicale que la présence d'un utérus cicatriciel, n'est plus admissible aujourd'hui car elle augmente la mortalité et la morbidité maternelle sans améliorer la sécurité néonatale. Par ailleurs, elle n'évite pas complètement les déhiscences et les ruptures utérines [1].
Toutefois, il est possible qu'une césarienne itérative doive être pratiquée. Cette césarienne étant programmée, la mère peut en tirer l'avantage de s'organiser plus facilement pour planifier le quotidien durant son absence, prévoir la garde des aînés, la présence du père au bloc si les parents le désirent.
Le déroulement d'une césarienne itérative est identique au déroulement de toutes les césariennes.
Vous pouvez mettre à profit le fait que la césarienne soit programmée pour négocier certains aménagements auprès de l'équipe médicale, qui pourra être plus encline à accepter de déroger au protocole médical si des demandes particulières ont été faites à l'avance : présence du père, peau-à-peau avec la maman ou le papa, non-séparation de la mère et de l'enfant durant les deux heures de surveillance post-opératoire.
Sur la peau, l'incision utilisée est située au même endroit que la ou les précédentes, n'ajoutant donc pas de préjudice esthétique. Le chirurgien peut même, si besoin, en profiter pour améliorer l'aspect et/ou la qualité de la précédente césarienne quand elle n'est pas esthétique. Néanmoins, il arrive parfois que le gynécologue ne voie pas l'ancienne cicatrice, si elle était vraiment très discrète...
Adhérences |
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Ce terme désigne des ponts qui se créent entre différents organes, en particulier dans l'abdomen. Ces ponts résultent d'infections ou apparaissent dans les suites d'interventions chirurgicales. Elles correspondent à un processus de cicatrisation des tissus. Il n'est pas certain qu'elles soient à l'origine de douleurs, mais sont capables de gêner le bon fonctionnement des organes qu'elles solidarisent, intestins ou trompes de Fallope, par exemple. |
Il peut arriver qu'au cours de l'intervention, le chirurgien rencontre des difficultés en raison d'adhérences consécutives aux césariennes précédentes, au niveau de la paroi abdominale ou de certains organes (intestin, vessie). La césarienne prendra alors un peu plus de temps.
De même, il se peut qu'il soit plus difficle pour le chirurgien de déchirer l'utérus avec les doigts, du fait des adhérences ou des tissus cicatriciels, et qu'il soit obligé de pratiquer toute l'ouverture aux ciseaux. Cela peut induire une perte de sang plus importante pendant l'opération et des douleurs plus importantes (voir la page sur les techniques opératoires). Le risque de blessure de la vessie est également plus élevé (nécessitant le port d'une sonde urinaire tout le temps de la cicatrisation), ainsi que le risque de coupure du bébé.
Bien souvent, le risque de rupture utérine durant travail est utilisé pour décourager une tentative d'AVAC, alors que ce risque est statistiquement faible. Il est possible que la préoccupation réelle du chirurgien soit l'éventuelle présence d'adhérences. Pourquoi ? Tout simplement parce que dans l'hypothèse où il y aurait une souffrance fœtale durant le travail, donc nécessité de pratiquer une césarienne en urgence, s'il y a des adhérences, le médecin mettra peut-être 15 à 20 minutes pour sortir l'enfant au lieu de 5 à 10 minutes comme habituellement. Et il est tout a fait impossible de deviner l'état des tissus avant d'ouvrir. Or, en cas d'urgence vitale pour le fœtus, le temps est compté, et le chirurgien risque de trouver des adhérences qui retardent l'extraction - il risque aussi d'abîmer les organes pelviens de la patiente pour accéder plus vite à l'enfant.
Une femme multi-césarisée souhaitant tenter un AVAC doit être informée de l'éventuelle présence d'adhérences abdominales et devrait pouvoir en discuter avec son médecin, afin de déterminer le rapport bénéfice/risque. Le choix de l'AVAC ou de la césarienne itérative doit tenir compte des chances de réussite de l'AVAC, comparé avec les risques de dystocie pouvant amener à une césarienne en urgence qui serait susceptible d'être compliquée par d'éventuelles adhérences.
Il peut arriver que la délivrance du placenta soit un peu plus difficile lorsqu'il
est inséré au niveau de l'ancienne cicatrice utérine.
La césarienne itérative peut alors être techniquement un peu plus difficile pour
le chirurgien.
Ce sont les mêmes que lors d'une première césarienne, à l'exception du fait que les complications sont plus fréquentes, comme c'est souvent le cas dans les réinterventions chirurgicales.
Si la mère donne naissance par césarienne sans avoir eu de contractions, elle ne baigne pas dans le cocktail d'hormones facilitant la mise en route de la production de lait. Voir la page de ce site consacrée à l'allaitement.
Les césariennes itératives étant le plus souvent pratiquées à 39 semaines, le bébé peut ne pas avoir encore acquis un réflexe de succion correct. Voir la page de ce site consacrée à l'allaitement.
Là encore, les césariennes itératives étant pratiquées à 39 semaines, le bébé naît avec un poids plus faible que les bébés à terme.
Un bébé né par césarienne programmée, n'aura pas eu de maturation physiologique du système pulmonaire et sera plus enclin à être en détresse respiratoire, et ce, d'autant plus que la césarienne est pratiquée tôt. Voir la page de ce site consacrée au bébé.
Si la césarienne itérative devient l'unique possibilité, il reste envisageable d'attendre le début de travail spontané pour la pratiquer.
La prise en compte des conséquences de la programmation de la césarienne itérative amènent à envisager que l'on pourrait, même si une césarienne est prévue, attendre le terme de la grossesse et que la femme se mette spontanément en travail, lançant ainsi le processus de stimulation et de massage du bébé par les contractions ainsi que la production hormonale naturelle. Il serait alors temps de pratiquer la césarienne itérative...
Ceci ne se conçoit, bien sûr, que s'il n'y a pas de raison médicale interdisant tout début de travail, si la mère n'habite pas trop loin de la maternité, et si une équipe capable de pratiquer une césarienne y est disponible à toute heure.
Page mise à jour en Mars 2009.