Association Césarine: échange, soutien et information autour de la naissance par césarienne. |
Césarine, association d’échange, de soutien et d’information autour de la naissance par et après césarienne souhaite rappeler l'importance de la non-séparation de l'enfant et de ses parents après une naissance par césarienne. Vous trouverez ci-dessous des témoignages en ce sens.
Pour mes 2 premières césariennes, je n'ai pas vécu de séparation pour la surveillance post-opératoire. Nous étions dans la même pièce, même si mon premier enfant était sur une table chauffante alors que j'aurais préféré le tenir dans mes bras. Pour ma seconde césarienne, il n'y a eu aucune séparation, notre enfant était dans nos bras, première tétée précoce, ça a été des premiers moments merveilleux. Je ne savais pas qu'il y avait des maternités où on séparait les mères des bébés pour la surveillance post-césarienne. Aussi pour ma 3e césarienne, je ne m'étais pas renseignée sur les conditions de surveillance post-opératoire dans cette maternité, puisque je pensais qu'on ne séparait jamais les mères et les bébés, mais tandis que mon bébé était emmené à la nurserie, je me suis retrouvée à un autre étage en salle de réveil où ni les bébés ni les conjoints n'étaient admis. J'attendais que l'effet de la rachi-anesthésie s'estompe puisqu'on m'avait dit que je serais remontée en chambre lorsque je pourrais bouger les orteils. J'avais désespérément besoin de tenir mon bébé dans mes bras et ce furent les 3 heures les plus longues de toute ma vie ! Cette séparation qui n'a pas permis une tétée précoce a même affecté la mise en place de l'allaitement. Quelques années plus tard, enceinte de mon 4e enfant, j'ai délibérément choisi une maternité où la non-séparation d'avec mon bébé était garantie. J'ai pu avoir du peau-à-peau au bloc opératoire durant les sutures, mon bébé a juste été emmené pour quelques minutes de soins (avec son papa) avant qu'on ne nous emmène dans une salle dédiée pour la surveillance post-opératoire où nous étions réunis tous les 3. Nous avons pu faire du peau-à-peau et une première tétée précoce et nous avons pu profiter les uns des autres pour ces premiers instants de découverte.
Les suites de césarienne ont été terribles pour moi car pendant 4 heures je n'ai pas pu voir mon bébé: J'étais en salle de réveil en train de déprimer toute seule en me faisant une paranoïa sur le biberon que je ne voulais pas que l'on donne à ma fille pour ne pas risquer de compromettre l'allaitement. Je pensais à mon mari tout seul, je pleurais d'avoir raté son visage lorsqu'il a aperçu notre fille pour la première fois... Comme dans un cauchemar j'essayais de me réveiller mais je n'y arrivais pas, et mes jambes n'en faisaient qu'à leur tête, je me pinçais très fort les cuisses pour que je puisse leur montrer que je pouvais partir de la salle de réveil rejoindre ma fille et mon mari. Ce furent les 4 heures les plus longues de ma vie!
L'ambiance au bloc est assez sympa: il y a de la musique, le soleil se lève mais je tremble à faire des bonds sur la table jusqu'à la pose de la rachianesthésie puis tout va très vite, le gynécologue salue l'arrivée de ma fille par un très gracieux : "Quelle magnifique paire de fesses" et ils me détachent un bras pour que je puisse la tenir et la dévorer des yeux, ah ce premier regard c'est extraordinaire même dans ces conditions. Puis en salle de réveil, je rappelle que je veux ma fille pour la mettre au sein mais le temps passe et rien ne vient, alors mon mari va la "voler" à la pouponnière et me la ramène sous les yeux effarés de l'anesthésiste, mais elle ne dit rien. La mise au sein se passe super bien, il ne faut pas lui apprendre!
Marion a eu une naissance comme on en rêvait : équipe médicale hyper gentille, une anesthésiste qui a elle-même accouché par césarienne et savait donc très bien expliquer les différentes sensations, papa présent au bloc où nous avons pu vivre ensemble la naissance de notre puce, avec beaucoup d'émotions ! Le papa a assisté aux premiers soins et a coupé un morceau du cordon ombilical. Il a fait du peau-à-peau dans une chambre habituellement utilisée avant la salle d'accouchement, donc tranquille et intime (la salle de réveil commune était en travaux !!!). Je les ai rejoints rapidement (15-20 min) et j'ai pris la puce en peau-à-peau qui est rapidement devenu une première tétée : que d'émotions !!!
Mon parcours a commencé le jour où on m'a déclenchée pour dépassement de terme pour mon premier enfant. Tout allait bien, ou presque, car on ne m'a pas aidée, on m'a laissée attendre que cela vienne, jusqu'à ce qu'on m'annonce une césarienne en fin de journée. Je suis tombée de haut : non préparée et mal informée sur le déclenchement. Ce moment a été déchirant pour moi. Je n'ai pu que pleurer en silence : je ne pouvais plus décrocher un mot, mais le cauchemar a continué encore plus quand je me suis fait traiter de patiente "qui n'avait pas sa place... de mère" ! Mon bébé a été arraché de mon ventre. Je ne pouvais pas le voir (sans raison médicale valable), le toucher, l'embrasser. Mon fils, ce bébé que j'avais porté durant 9 mois, m'avait été juste retiré comme un vulgaire paquet ! Je ne me souviendrai jamais de son visage ni de ce moment où je donnais la vie à mon premier enfant, ce bébé qui a atterri dans mes bras bien après le bloc. Pour ma 2ème grossesse, notre princesse en a décidé autrement. Je me suis mis en travail plut tôt que la date programmée de césarienne : par sécurité, la césarienne d'urgence à été décidée ! Notre petite puce née prématurément : une minuscule crevette qui a été en néonat, mais même avec sa prématuré, j’ai pu vivre ce que j'avais perdu à la naissance de mon premier bébé. Je remercie sincèrement l’équipe ! Cette césarienne m'a redonné tout ce que j'avais perdu à mon aîné : l'humanité, le contact mère enfant, la joie de voire naître mon bébé, un moment unique que je n’oublierai jamais. J'ai pu assister à mon accouchement ou presque, et voir ma fille sortir de mon ventre derrière le champ baissé exprès ! J’ai pu prendre ma fille dans mes bras, lui faire des bisous, la câliner, lui prendre la main, et même prendre une photo de nous trois avec papa au bloc ensemble encore sur la table ! Cette césarienne a brisé mon mal être et m'a permis de refermer cette plaie que j'avais dans mon cœur. Nous pouvons enfin tourné la page. Il y a encore des maternités humaines qui font tout pour que maman et bébé vivent une naissance même au bloc magnifique ! La césarienne peut être un moment magique !
Page mise à jour en Avril 2019.